Macron est en campagne mais quelle Europe veut-il ?
Dans un monde où la guerre économique est partout une réalité, la politique industrielle de l’Etat s’impose. Safran avertit, faute de soutien de l’Etat, l’entreprise construira ses usines à l’étranger. Ford, Alstom, la sidérurgie, autant de combats perdus par le pouvoir macronien qui multiplie les bévues en la matière. Le Président donne des leçons au reste de l’Europe , masque sans y parvenir un isolement complet.
Le macronisme est devenu la risée du monde…
Les chars du carnaval de Cologne, ceux de Mayence nous renvoie l’image d’un petit dictateur prétentieux qui a franchi depuis longtemps le mur du ridicule.
La France vit dans une bulle médiatique, les journalistes totalement asservis couvrent un des déséquilibres du temps de parole que l’on ne trouve que dans des dictatures. Les gardiens de prison sont égorgés par les djihadistes et gazés par les CRS. Aphatie s’insurge quand, au nom de l’ONU Michèle Bachelet, ancienne présidente du Chili, torturée par Pinochet, dénonce les abus du pouvoir macronien.
Macron nous ramène à 1993, il réinvente un fédéralisme européen dont personne, à part les Belges, personne ne veut plus !
Avec qui fera-t-il l’Europe fédérale ? Avec Charles Michel… Ouais
Au nord et en Allemagne seul compte un respect des règles budgétaires. Ailleurs, l’Europe des Nations triomphe.
Face aux périls économiques mais également face à la menace de l’islamisme, Macron ne sait qu’augmenter les impôts et proposer des solutions imaginaires ;
Il me rappelle les pacifistes des années 1936/39 face au nazisme.
La tragédie française a été aggravée par le délire du grand débat, la porte ouverte aux démagogies, la tragicomédie de la vraie fausse campagne des européenne.
Dans ce concert méritocratique, il y a une voix qui s’exprime clairement, celle de Bernard Carayon, un des rares, peut-être le seul à comprendre les enjeux de la politique industrielle.
Lettre « aux citoyens d’Europe » : Macron, le médecin imaginaire
Dans sa lettre « aux citoyens d’Europe » diffusée en 28 langues, Emmanuel Macron dit vouloir rassembler les Européens. Pour le faire, il propose les « solutions » qui les ont divisés…
Emmanuel Macron aime la littérature et le théâtre. C’est une grande et rare qualité pour un homme politique que de vouloir s’inscrire dans le sillage du général de Gaulle, de Georges Pompidou et de François Mitterrand, encore que ceux-ci n’avaient besoin de personne pour écrire leurs discours et ouvrages.
Unie dans la division ?
Mais ce qui signe un homme d’État, c’est la cohérence entre le verbe et l’action. Sans celle-ci, tout n’est que babillage et maquillage. Car c’est un paradoxe que de vouloir rassembler les Européens sur son projet après avoir si vite et si brutalement fracturé son peuple. C’est saugrenu de chanter les mérites d’une Europe « progressiste » quand son pays régresse sous le poids de la fiscalité, de l’endettement, du chômage, de l’immigration incontrôlée, de l’islamisation, de la criminalité, du délitement de l’État.
Ce n’est pas honnête de prétendre incarner un « Nouveau monde » quand on représente, par sa formation et ses réseaux, sa gouvernance autoritaire et son langage fleuri, le dernier sursaut de l’Ancien monde : cette « société ouverte » libérale et libertaire, sans frontières morales ni géographiques, sans mémoire ni racines (« il n’y a pas de culture française ») où l’économie et ses experts prévalent sur les peuples et leurs représentants. Dénonce-t-il un « marché sans âme » ? C’est aussi bête que de vouloir « moraliser le capitalisme » ou juger « heureuse » la mondialisation.
Macron veut régler le problème par le problème
Ses propositions traduisent l’éternel réflexe technocratique : à chaque problème, sa solution administrative. Créons des agences (de « protection des démocraties » et de « supervision des plates-formes numériques »), d’un office (de l’asile), des conseils (de sécurité intérieure et de l’innovation) !
Il dénonce le « nationalisme » ? Mais il est de ceux qui, avant lui, depuis 30 ans, ont construit une Europe affranchie des États et du sentiment patriotique, déléguant aux juges, aux commissaires et aux lobbies européens le droit de légiférer en lieu et place de ceux que le suffrage universel a désignés ! Ce sont ces institutions qui au nom de la politique de la concurrence ont ouvert et offert notre continent aux prédateurs du monde entier, laminant notre industrie. Ce sont ces juges qui refusent à notre gouvernement d’expulser un terroriste dans son pays d’origine, l’Algérie, au nom de la convention européenne des droits de l’Homme.
Veut-il harmoniser la politique d’asile ? Mais selon quels critères ? Ceux de la Hongrie et de l’Italie dont les Premiers ministres sont ses bêtes noires, ou ceux de l’Espagne socialiste qui a emboîté le pas à la désastreuse politique de Mme Merkel ?
L’Europe, la mère morte de Macron
Pas un mot sur la reconduite aux frontières européennes des clandestins. Pas un mot sur l’islamisation du continent. Pas un mot sur la menace terroriste. Pas un mot sur le danger d’explosion de l’Algérie, mais à la place, le projet d’organisation d’une « grande conférence » et la perspective – forcément lointaine et hasardeuse – d’une révision des traités. Pas un mot, enfin, sur les chefs d’État ou de gouvernement auprès desquels il trouverait des alliés.
Veut-il enfin affranchir d’influences étrangères notre pays ? Sans doute pense-t-il à la Russie qui, par sa géographie, son histoire et sa culture, fait cependant partie de notre continent. Nulle évocation en revanche des « élites » européennes qui ont fait, depuis longtemps, le choix de l’Amérique, et plus récemment de la Chine.
L’Europe de M. Macron est celle des illusions fédéralistes d’autrefois. Elle est morte comme disparaît l’Ancien monde des Bisounours, mais il ne l’a pas compris.
Mai 68, mouvement auquel j’ai participé activement côté ouvrier exclusivment, a ceci en commun avec la révolte actuelle qu’il s agissait d’une double manifestation de révolte contre une société très autoritaire et très inégalitaire -pourtant en situation de “plein emploi” alors .
Le monde étudiant concentrait ces deux caractères. On pouvait voir un proviseur gifler en public un élève de 18 ans pour je ne sais quel motif futile au lycée Rotrou de Dreux en 1963 ; les étudiants issus de classes populaires de proche province se trouvaient dans l’impossibilité matérielle de se loger à Paris pour suivre leurs études, à cause d’un nombre insuffisant de bourses et face à une sélection impitoyable à l’entrée de l’université. Le nouveau ministre de l’Education nationale Edgar Faure y mit fin très rapidement à la satisfaction des bénéficiaires, dont je fus, après la reprise en main par le pouvoir gaulliste et afin d apaiser les tensions.
On a beaucoup glosé sur lesdites “Trois glorieuses” qui pourtant n’ont guère fait sentir leur effet sur le pouvoir d’achat des classes laborieuses, sinon au bénéficie de la petite bourgeoisie plus favorisée alors qu’aujourd’hui. C’est pour cette raison que satisfaite des réformes, elle s’est vite désolidarisée des ouvriers au “meeting de Charléty” où ses représentants socio-démocrates ( les précurseurs du PS) adressèrent une fin de non recevoir à l’espérance d’un changement radical du PCF, basé sur l’alliance avec les ouvriers.
Les rapports de classes changent, la petite bourgeoisie est emportée de nos jours dans le maelstrom de la déréglementation ultra-libérale à la française. Le mouvement des gilets jaunes exprime les deux revendications des classes dominées par l’oligarchie des milliardaires : comme en 1968, arrêt de la dérive autoritaire ( referendum de 2005 volé) et relance d’un pouvoir d’achat dégradé depuis 15 ans, contemporain de la mise en place de l’Euro.
La grande différence aujourd’hui, la crainte d’un pouvoir aux abois, c’est la mise en mouvement de la petite bourgeoisie dont la condition se rapproche de celle des ouvriers et qui subissent les effets d’une immigration ( absente des luttes ! NB) de plus en plus envahissante, sur laquelle le pouvoir s’appuie depuis les années 80, pour diviser les masses populaires et accroître la rentabilité du capital.
Je me laisserai aller à une hypothèse que je dirais prometteuse : les classes “bourgeoises” petites et moyennes ont soutenu les gilets jaunes à 85%, jusqu’à la mise en scène des violences où elles se sont sinon arrêtées mais pour le moins divisées ; si le pouvoir attaque encore leur pouvoir d’achat pour “habiller Pierre”, (sic) elles risquent alors d’accepter toutes les violences potentielles retenues des gilets jaunes les plus déterminés, en qui elles verront des champions de leur cause ! Amen !